Sous la neige

Karyu se releva avec maladresse prés du lac d’Eredill. Il venait de trébucher dans la neige et il jeta quelques coups d’œil aux alentours pour voir si personne ne l’avait vu. Sa peau pâle paraissait encore plus blanche et pure que d’habitude au milieu du blanc. C’est en s’essuyant le front qu’il remarqua que des flocons commençaient à tomber du ciel. Il regarda en l’air pendant un bon moment, les yeux à moitié clos à cause de l’éblouissement. Un tel spectacle, il n’en avait jamais vu, et il remarqua que le ciel était beaucoup plus beau vu d’en bas. Mais il était loin de sa plus belle exhibition, car les cieux étaient couverts de nuages blancs et on ne pouvait distinguer le soleil. Ce qui paraissait moindre aux autres paraissait beau au jeune homme blond, qui n’avait jamais eu l’occasion de s’arrêter regarder le paysage.
Ce dernier s’avança au bord de l’eau, enveloppé dans son manteau noir. Il s’assit quelques instants et commençait à frissonner. L’eau claire était belle aussi, et une chaleur agréable s’en dégageait. Peu de temps après, une larme commença à couler sur la joue de Karyu, il s’agissait d’une goutte de mélancolie auquel le jeune homme ne chercha pas à comprendre.

- Tout va très bien Karyu, tout va très bien… tu n’a pas de raison de pleurer alors arrête…

Le garçon avait pris l’habitude de penser à haute voix, il avait ces petites crises de mélancolie depuis toujours, si bien qu’il avait renoncé à les comprendre. Il sentait que quelque chose n’allait pas, mais il lui était impossible d’en trouver la cause. La neige pure tombait sur ses cheveux écarlates et en recouvrait la quasi-totalité. Bientôt, d’autres larmes apparurent et Karyu poussa un sanglot aigu, un sanglot d’enfant…

Un craquement retentit.

Puis un deuxième. Sous ces pas, la fine couche de neige semblait hurler à chaque fois que la jeune femme avançait. Difficile d'être discrète dans ces conditions. La vallée se remplissait de neige d'heure en heures. Jamais Eredill n'avait été aussi froid, du moins pas dans ces souvenirs. Et puis, elle était si souvent en Enfers que l'écart de température entre les deux royaumes était terrible pour la juge.

Vêtue d'un long manteau noir au broderies rouge sombre, la jeune fille aux longs cheveux noirs et aux pupilles rouge comme des rubis frissonna malgré l'épaisseur de son manteau. Elle ajusta le tissu autour d'elle en croisant les bras autour de son corps afin de préserver la chaleur qui lui restait. Les flocons tombaient doucement, dansant autour d'elle avant de se poser sur sa chevelure et ces vêtements. Que faisait une créature aussi sombre dans un tel paysage ? Avait-elle eu la mission de repêcher une âme égarée ? Ou allait-elle procédé à un jugement directement sur Terra ? Personne ne pouvait savoir.

Seule Sayuri connaissait la raison. Elle était à la recherche de quelque chose... ou de quelqu'un ? Depuis quelques temps, la juge semblait perdue, peu concentrée et ces collègues ne cessaient de lui faire remarquer ce changement de comportement. Mais elle ne disait rien, comme toujours, restant dans son monde à chercher ces propres réponses.

Des pleurs attira soudainement son attention, lui faisant relever la tête. Sans s'en rendre compte, elle était arriver tout près du lac, plus précisément près des Onsens d'Eredill. Intriguée, Sayuri s'approcha et elle y vit une silouhette assise tout près de l'eau, pleurant doucement. la juge fronça les sourcils et observa les alentours un bref instant afin de chercher si quelque chose de malsain s'y trouvait. Elle ne décela rien d'anormal. Ces pas firent hurler a nouveau la neige alors qu'elle avançait vers la silhouette. Il s'agissait d'un jeune homme, vêtu tout comme elle d'un long manteau noir. Il pleurait davantage, tellement que la juge se demanda s'il n'était pas blesser. Penché comme il était, il lui était impossible de voir son visage.

Sayuri se trouvait a l'opposé de lui, la source d'eau les séparant. Lentement, elle s'accroupit et pencha la tête sur le côté, soucieuse.

Est-ce que ca va ? demanda t-elle doucement.

Refermé sur lui-même, Karyu n’avait pas remarqué la personne qui approchait. Il était agenouillé dans la neige et semblait en avoir oublié les flocons qui tombaient sur sa tête. Lorsqu’il entendit une voix en face de lui, il sursauta et leva immédiatement la tête. En face de lui se trouvait une jeune femme vêtue d’un long manteau. Quelque chose d’étrange s’en dégageait. Elle paraissait douce, mais il y avait quelque chose d’inhabituel dans son regard. Karyu, gêné, resta quelques instants sans bouger, à contempler ces yeux de braise.
Ce n’est que quelques secondes passées qu’il retrouva ses esprits et que le monde réapparut autour de lui. Il avait froid, et il s’empressa de s’essuyer les yeux et à remonter sa veste jusqu’au menton. Puis il détourna ses yeux brillants pour voir s’il n’y avait personne d’autre autour du lac. Les larmes continuaient de couler.

- Euh… oui, ça va. Je suis juste, fatigué…

Mais Karyu avait bien du mal à cacher son chagrin, cela se sentait dans sa voix. Il n’osait pas regarder cette femme dans les yeux. Ce genre de situation le faisait se sentir mal. Et bientôt, d’autres gouttes déferlèrent jusqu’à son menton, et il avait bien du mal a les essuyer, ni même à contrôler ses lamentations.

- Je, je suis désolé… je ne sais pas ce qui me prend…c’est… bizarre…

Le jeune homme se leva et recula de quelques pas en essayant de tenir debout. Il était si embarrassé qu’il en oublia de penser qui pouvait bien être cette fille. La neige tombait de plus en plus fort et un vent se leva. Bien que Karyu eu une envie soudaine de partir en courant, il se força à rester, la manche sur son front. Il se décida alors à la regarder dans les yeux.

Le jeune homme releva brusquement la tête lorsqu'il entendit la juge lui parler. Sayuri l'observa en silence, ne voulant pas l'effrayer alors qu'il semblait plutôt nerveux. Sur les joues pâles de l'inconnu, elle vit ces larmes couler les unes derrières les autres. Elle l'avait surprise et il ne semblait pas très à l'aise par sa présence. Lorsqu'il remonta son manteau, fuyant son regard, Sayuri se leva lentement et attendit avant de s'avancer, craignant qu'il s'enfuit.

- Euh… oui, ça va. Je suis juste, fatigué…

La juge n'était pas dupe ; sa voix timide tremblait sous l'émotion, et malgré qu'il tentait de dissimulait ces larmes, elle savait parfaitement qu'une simple fatigue ne mettait pas quelqu'un dans cet état. Elle fit un pas en sa direction, s'apprêtant a contourner le lac alors qu'un vent glacial balaya les lieux durant un instant. Sayuri baissa la tête et ressera son manteau autour d'elle en marmonant des paroles pour elle-même. Ces cheveux humide par la neige semblèrent se geler davantage par ce coup de vent.

- Je, je suis désolé… je ne sais pas ce qui me prend…c’est… bizarre…

Il allait partir... Sayuri traversa alors lentement la distance qui les séparaient. Se rapprochant, elle décida de lui parler, essayant d'éviter qu'il ne disparaisse dans la nature.

C'est pas grave, je suis désolé si je t'ai dérangé...

Elle s'arrêta à moins de deux mètres de lui, l'observant un moment avant de lui tendre la main, un léger sourire sur les lèvres blanchit par le froid.

Je m'appelle Sayuri... et toi ?

Son sourire s'agrandit et elle pencha légèrement la tête sur le coté en l'observant.

Allez, cesse de pleurer, avec ce froid tu va pleurer des glaçons si ca continue !

Toujours aussi gêné, Karyu observa la jeune femme se rapprocher doucement de lui. Il la regardait avec des yeux ronds et semblait étonné de la voir s’approcher. Il la vit s’avancer, sans dire un mot et en la fixant, et prit une grande inspiration lorsqu’elle vint lui parler. Elle aussi paraissait gelée, et ses cheveux raides s’agitaient à la venue du vent. Le jeune homme commença à se demander comment une fille comme elle pouvait ce trouver ici par ce froid. Bien qu’elle ait une apparence sombre, cette personne avait quelque chose de reposant et d’angélique.

C'est pas grave, je suis désolé si je t'ai dérangé...

Dérangé n’était pas vraiment le bon mot pour Karyu. Bien sur il aurait préféré que les choses se passent autrement, mais la présence de la mystérieuse femme ne le dérangeait pas pour autant. Il avait simplement été surpris au début, et il n’aimait pas qu’on le voit comme ça. Ce qui se comprenait parfaitement. Mais il ne voyait pas pourquoi elle avait besoin de s’excuser devant lui. Le jeune homme ferma les yeux et les rouvrit à l’instant où la fille venait de d’arrêter tout près de lui.

Je m'appelle Sayuri... et toi ?

- K… Karyu… répondit ce dernier avec timidité.

Ses larmes venaient d’arrêter de couler et il la regarda pendant quelques instants pour la voir pencher la tête. Il ne bougeait pas et était comme démuni devant elle.

Allez, cesse de pleurer, avec ce froid tu va pleurer des glaçons si ca continue !

Elle était là comme une fleur qui venait d’éclore dans la neige glaciale, du moins, c’est ce qui se dessinait dans l’esprit de Karyu. En effet le garçon n’eut qu’à passer un dernier coup sur sa figure pour essuyer les dernières larmes. Ses yeux humides brillaient désormais comme la neige. Il avait une envie de plonger dans les bras de quelqu’un pour se réconforter, mais il resta immobile. Sa frange volait un peu dans tous les sens en raison des agitations météorologiques. Le jeune homme contempla le sourire magique qu’elle lui lança et toutes ses plaies furent refermées.

- Je… encore désolé pour ça… j’aurais préféré que personne ne me voit ainsi…

Il détourna à nouveau la tête pendant quelques secondes, puis il la ramena vers la fille avec un petit sourire gêné.

- Qu’est-ce qu’une jeune femme comme toi fait dehors par ce froid ? Demanda-t-il. Tu dois être la seule fille à être assez idiote pour traîner par ici avec ces vents frais.

Karyu dit les derniers mots d’un ton froid, bien qu’il n’eu jamais l’intention de la traiter d’idiote. Il ne savait pas pourquoi il avait dit ça, mais il se sentit tout de suite après encore plus gêné. Et idiot lui-même.

Perdu dans l'immensité des pleines couvertes d'un épais manteau de neige, une silhouette marchait au loin, seule, se confondant dans la lumière et le silence des lieux. C'était un homme d'une grande taille et large d'épaules, revêtu d'un long manteau noir usé tombant jusqu'à ses pieds pour le protéger du froid, et dont chaque pas soulevait un pan de tissus. Quiconque eut vu cet homme à cet instant eût été frappé de l'extrême solitude qu'il semblait connaître. Une solitude qui se lisait sur ses traits fins, presque androgynes. Ses longs cheveux blancs, en dépit de sa jeunesse, voletaient dans son dos, comme en réponse à l'éclat pur et scintillant de la neige. Cet homme n'était autre que le juge des Enfers Thanatos, dont on vantait tant sa force au sein de l'ordre infernal. Mais à la mesure de sa puissance était la solitude qui lui dévorait l’âme. Il avait renoncé à ce qui pouvait freiner son idéal de purification du monde, et le froid et la mort étaient ses seuls compagnons.

L'homme s'arrêta soudain. A quelques mètres, deux silhouettes se tenaient face à face non loin de la berge du lac d'Eredill. Les longues mèches du jeune homme voletèrent devant ses yeux d'un gris pur. L'une de ces deux personnes était un jeune homme dont il ne parvenait pas à distinguer les traits. La seconde n'était autre que le juge noir Sayuri, qui n'était autre que l'une de ses collègues, et celle à qui il avait fait ses adieux avant le début de la guerre de Förstand. De fait, elle faisait partie de celles qu'il avait le moins envie de revoir, surtout par un temps aussi glacial et de son humeur noire. Que faisait-elle ici ? Il ferma les yeux en soupira, puis, sans un mot, tourna les talons pour faire demi-tour.

Karyu. Alors c’était ainsi que le jeune s’appelait. Sayuri resta silencieuse l’observant, souriant afin de l’encourager à sécher ces larmes. Elle était curieuse de connaitre la raison de cette tristesse, mais elle ne dit rien. Du moins pour l’instant. Il essuya ces dernières larmes, retrouvant une certaine assurance.

- Je… encore désolé pour ça… j’aurais préféré que personne ne me voit ainsi…

Il détourna la tête alors que la juge se sentie soudainement mal d’être arrivée ainsi. Peut-être avait-il besoin de solitude ? Elle avait toujours tendance à suivre les chemins des êtres souffrants et de tenter de les aider. Mais elle s’imposait surement trop souvent… Lorsqu’il se tourna a nouveau vers elle, son regard avait changé ; la tristesse d’y il avait quelques minutes avait totalement disparut sur son visage. La froideur emplissait son regard malgré ces yeux brillant. Sa voix s’éleva, plus sur d’elle… enfin peut-être était-ce qu’en apparence. Elle-même ne laissait que rarement voir ce qu’elle était à l’intérieur, préférant montrer une image beaucoup plus confiante.

- Qu’est-ce qu’une jeune femme comme toi fait dehors par ce froid ? Tu dois être la seule fille à être assez idiote pour traîner par ici avec ces vents frais.

La juge sourit, amusée par les paroles de Karyu. En effet, qui était assez fou pour être à l’extérieur par un tel temps ? Elle même ne savait pas pourquoi elle se trouvait ici... le hasard surement. Elle leva la tête vers le ciel, celui-ci était voilé par les nuages et la neige qui tombait doucement. Elle secoua sa chevelure afin d’enlever le plus de flocons possible bien que cela fut vain. Sayuri reporta ces pupilles rougeâtres sur le jeune homme avant de lui répondre en riant.

La même chose qu’un jeune homme tel que toi peut-être ! Qui sait…

Elle rit doucement avant de reprendre.

Je me cherche en fait… (Elle tapota sa tempe droite), certaines choses sont confus dans mon esprit je cherche à les comprendre. Je les mes pas me mener ou le Destin le décidera…

Soudain, une énergie attira son attention. Cette énergie… forte, sombre et… pourtant rassurante pour la juge. Elle figea quelques secondes avant de tourner la tête vers la direction ou se trouvait cette énergie familière. Au loin, elle distingua un homme vêtu de noir, aux longs cheveux blancs et aux pupilles aussi clair que le clair de lune. Que faisait-il ici ? Leurs chemins ne cessaient de se rencontrer alors qu’il lui avait pourtant fait ces adieux en Enfers…

Ca par contre, c’est plutôt inattendu, murmura Sayuri, un sourire encore plus grand peint sur son visage.

Était-elle heureuse ? Ou plutôt satisfaite que sa promesse soit encore une fois rompue par sa présence ? Mais lorsqu’elle le vit faire demi-tour, elle plissa les yeux, mécontente. S’il croyait partir comme ca…

Seigneur Thanatos ! Vous partez déjà ? Vous venez à peine d’arriver !

La juge se tourna vers Karyu et inclina lentement la tête.

Excuse moi quelques seconde tu veux bien. J’ai quelques mots à dire à cet homme, je reviens dans une minute…

En quelques pas, elle rattrapa son acolyte qui lui faisait dos. Sayuri attrapa la manche du grand juge.

Reste…

A moins de trois mètres de Karyu, les deux juges se tenaient immobiles.Les voir tous les deux ne laissait plus aucun doute qu’ils étaient semblables, que tous les deux provenaient du même endroit. Mais… d’où venaient-ils en fait ?

Devant le sourire de la dénommée Sayuri, Karyu fut soulagé de la maladresse qu’il avait commis. Il avait pris l’habitude de commettre des ‘’bourdes’’, et cela ne changerait certainement pas. Contrairement à lui, la jeune fille semblait détendue et le garçon tenta d’en faire autant, en vain. Il restait comme figé sur place et on pouvait presque se demander s’il n’avait pas complètement gelé. La peine qu’il avait ressentit en lui ne se voyait plus du tout, mais elle était toujours là, enfouie très profondément à l’intérieur de son cœur fragile.

La même chose qu’un jeune homme tel que toi peut-être ! Qui sait…

Ces mots furent prononcés avec amusement, et Sayuri en eut un petit rire. Incapable de rire à son tour, Karyu sourit. Au fond de lui il était content qu’elle soit arrivée pour avoir abaissé son affliction. Mais le jeune homme se demandait toujours qui pouvait être cette fille dont on pouvait ressentir, malgré son air décontracté, quelque chose de fort. Elle avait dû voir beaucoup de choses abjectes dans ce monde.

Je me cherche en fait… certaines choses sont confus dans mon esprit je cherche à les comprendre. Je laisse mes pas me mener ou le Destin le décidera…

Karyu baissa la tête, et certains flocons en retombèrent. Il comprenait parfaitement de quoi Sayuri voulait parler, c’était d’ailleurs pour la même raison qu’il était ici. Il se sentit proche d’elle pendant cet instant, bien que son esprit se morfondait toujours à croire qu’il était tout seul, et que personne ne pouvait le comprendre.
Tout à coup, le regard de la jeune fille changea, avant même que le garçon ne puisse lui répondre. Ce dernier se demandait bien ce qu’il pouvait se passer, puis Sayuri tourna la tête. Karyu l’imita et il vit à cet instant une autre personne, assez grande et également recouverte d’une longue veste. Le jeune homme se demandait s’il s’agissait d’une fille ou d’un garçon, ces longs cheveux se confondants dans la neige virevoltaient au rythme du vent. La jeune fille se décida alors à parler.

Ca par contre, c’est plutôt inattendu

C’est alors que la personne aux longs cheveux argentés se détourna des autres pour repartir. C’est là que Karyu remarqua la ressemblance des auras qui émanaient de lui et de Sayuri. Qui pouvait bien t-ils êtres ? Pas des humains normaux en tous cas. Le jeune blond les compara pendant un moment et il ne faisait nul doute qu’ils se connaissaient.

Excuse moi quelques seconde tu veux bien. J’ai quelques mots à dire à cet homme, je reviens dans une minute…

Regardant la jeune fille défiler devant lui pour rattraper l’autre homme, Karyu se détourna d’eux sans même imposer de réponse. Il resta un moment là, sans bouger au milieu de l’étendue de blanc. Puis il tenta de faire tomber le maximum de neige qui était resté collée à lui. Les mains dans les poches, il faisait tourner son cou souple pour se détendre, avant de regarder derrière son épaule. Sayuri s’était agrippée à la personne inconnue, et le jeune garçon préféra ne pas se mêler de leurs histoires. Il regarda encore le ciel et agrippa sa main à son cou, où se trouvait une sorte de médaille en forme d’ange.

- Je vous laisse discuter, je vais attendre auprès de l’eau, proposa Karyu en partant dans la direction opposée.

Quelques mètres plus loin, il s’installa dans la neige et retira son manteau pour le mettre sur ses épaules et au dessus de sa tête. Le collier toujours serré dans sa main, il se mit à se perdre dans ses pensées. Cet artefact était le seul objet qui avait été retrouvé au cou bébé, abandonné dans une neige similaire à celle-ci. C’était la seule preuve qu’il avait pour retrouver l’endroit d’où il venait. L’ange enchaîné sur une croix se balançait dans le vent, lorsque Karyu le détacha pour le prendre par la chaîne d’argent. Il poussa un soupir, puis se laissa doucement glisser dans la neige. Son oreille collée au sol, le jeune homme sentait une sensation de froid qui ne le déplaisait pas pour autant.

» sous-sol-Marek[SOLO]